TAPIRS ENTETES, GALLERIE TERRES D’ALIGRE
France, 2010-13
3 expositions internationales et collectives « Tapirs d’entêtes » : Galerie Terre d’Aligre, France, et Couvent de Treigny. 2011-2013.
Les tapirs entêtés sont des mammifères de faïence, mi tapir mi chien.
Hauteur au garrot, 13 cm.
Longueur de la truffe à l’extrémité de la queue, 31 cm.
Poids de 450 à 900 grammes selon qu’ils ont la tête vide ou pleine.
Les tapirs entêtés seront numérotés et signés par leur « décorateur ».
L’Histoire, Au début de l’hiver 2010 Christine Bruckner crée un tapir entêté. Et se lance à en reproduire la forme, à en modifier juste la surface. Naîtront ainsi quelques tapirs entêtés, à la forme constante, à la robe variable. En traitant la forme de façon répétitive, par contraste, Christine décuple le sentiment de liberté qu’elle éprouve à en changer la robe. Mais cela ne dure pas. Même en déclinant les robes des tapirs entêtés à l’infini c’est soi et toujours soi qui ou qu’on décline. Cela ne varie pas tant que ça. Les variations d’un seul imaginaire sont peu. Les possibilités et ressources techniques d’un seul métier d’art sont moindres.
Le saut dans l’inconnu viendra de sa décision de confier les tapirs entêtés à d’autres. La diversité à partir d’un même. De l’uniformité naquit la diversité. L’unique est là. L’incertitude du résultat. La disponibilité à ce qui va advenir et qui est hors de sa maîtrise. Christine Bruckner a moulé 40 tapirs entêtés et les a proposés comme support à des céramistes pour qu’ils laissent libre court à leur imagination et leur talent. Au départ Christine a pensé juste aux céramistes, puis à des peintres, puis à des dessinateurs, graphistes, à tout porteur d’un « joli coup de crayon ». Puis la tentation d’autres métiers d’art : bijoutier, peintre décorateur sur tissu, sculpteur, designer textile, dentellières, fil-de-fériste, plasticiens, gainier…
En Avril 2011, Tal Waldman voulait s’inspirer des céramiques japonaises craquelées. Elle a essayé de trouver un rendu de fissures, sans pour autant aller vers le réalisme de la matière. Progressivement elle a travaillé sur une fissure « inversée ». Cela permet d’une part une recherche tactile avec le fil, d’autre part un effet de trompe l’oeil en mélangeant le fil au graphisme de même épaisseur de trait.
En 2012, Tal Waldman explore la dimension transgénérationnelle. Le ‘Tapir enchaîné’ nous représente la dimension transgénérationnelle en nous-mêmes, la mémoire transgénérationnelle qui passe dans le vide des mailles d’un filet invisible…Cela signifie que nous sommes un maillon dans la chaîne de générations.
« Nous sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la possibilité de reconquérir notre liberté… ». (Anne Ancelin Schutzenberger psychothérapeute).