Sur Romain, sur l’« immigrée » et sur la recherche de matériaux à Paris
Après avoir trouvé les broderies au Moyen Orient, à Paris je cherche des mobiliers condamnés anciens et récupérées qui représentent mon pays d’adoption. Des pièces de broderie s’allient à du mobilier français et se mélangent dans des objets, des histoires, des souvenirs, des cultures et des compétences artisanales.
A cette période (en 2012) je rencontre Romain Maldague, un ébéniste restaurateur passionné par son travail. Romain devient un collaborateur très important. Il a tout de suite été séduit et touché par le sens de cette initiative et son originalité.
Nous collaborons sur 4 réalisations, plus tard aussi avec Philip et Jennyfer. Je lui présente des esquisses et nous les peaufinons en dialoguant ensemble pour trouver le meilleur compromis entre nos désirs et les contraintes techniques de réalisation, entre restauration et création. Il a pu faire de nouvelles expériences et tenter de nouvelles réalisations par exemple, pour la « Tea break », il a sculpté en corne l’accotoir. Tout ceci a nourri sa créativité. Notre objectif est de trouver l’harmonie entre la création broderie, les éléments récupérés et restaurés et des nouveaux éléments.
Notre deuxième pièce « l’immigrée », évoque l’étape du voyage et l’immigration. Elle inspire la fragilité, l’errance, la mobilité. La fonctionnalité du meuble et le sens de son utilisation sont revisités. La « chaise » est large et repose sur 2 pieds et une canne qui devient un portemanteau. L’équilibre est fragile. Le dossier Napoléon III est récupéré et restauré par Romain l’ébéniste puis intégré dans une structure neuve. La structure conduit l’œil vers la broderie. Elle dialogue avec l’assise en broderie par la forme et le relief. L’équilibre est délicat entre restauration et nouvelle création, entre fonctionnalité et image.